Quand mes pensées négatives tournent en boucle, ça devient un cercle infernal dont je n’arrive plus à sortir. Je me sens enfermée dans mon propre piège. Il n’y a pas de mots pour décrire l’état de souffrance dans lequel je suis. Mon cœur me fait mal et je sens un gros nœud au centre de ma poitrine. La seule façon que j’ai trouvé pour me libérer, c’est la peinture. Quand je joue avec les couleurs, ma tête se vide. C’est un peu comme si le trop plein sortait par le bout de mon pinceau. Il m’arrive même parfois de partir en voyage…
Comment avez-vous procédé pour la réalisation de votre création ?
Sans idée précise, j’ai commencé par faire une grosse tache de peinture jaune. Puis, j’ai ajouté de l’eau, beaucoup d’eau, jusqu’à ce que la feuille soit remplie. En partant du centre, je faisais glisser mon pinceau vers les bords. C’était agréable de voir les traces du pinceau qui formaient des rayons. Ça me faisait penser des rayons de lumière. Puis j’ai eu envie de faire des taches de couleur vives mais ça ne ressemblait à rien. Je trouvais ça laid. Un enfant aurait été capable de faire beaucoup mieux. Alors laid pour laid, j’ai ajouté de l’eau, beaucoup d’eau… et me suis longuement amusée à la faire glisser sur la feuille que je tournais dans tous les sens. C’était agréable de voir les couleurs se mélanger, se transformer… La feuille était tellement mouillée que j’ai pris un mouchoir pour essuyer le trop plein. En épongeant, les taches formaient des petites étoiles. C’était beau ! Pour mettre en valeur la grosse tâche arc en ciel, j’ai ensuite tracé un cercle noir à l’encre de chine avec le pinceau. Puis j’ai eu envie de me servir d’un calame pour travailler davantage le cercle. C’était très agréable de laisser aller mon geste et de jouer avec les épaisseurs de traits. J’aurais pu continuer des heures.
Quels matériaux avez-vous utilisés ?
J’ai pris une feuille de papier aquarelle dans laquelle j’ai découpé un carré de 36 cm x 36 cm. J’ai utilisé de la peinture aquarelle, un pinceau de taille moyenne, de l’encre noire et un calame.
Que ressentez-vous en prenant du recul sur votre œuvre ?
J’ai une sensation étrange. Ça se situe au niveau du cœur… Alors que je n’ai pas cherché à représenter quelque chose de figuratif, une image me saute aux yeux : au centre, je vois un château comme ceux qui sont représentés dans les dessins animés de Walt Disney ; et autour, une couronne d’épines. J’ai une impression de déjà-vu. Les couleurs, les formes, le flou, les épines… Cela me fait penser à une scène de « La Belle au bois dormant ». Pourquoi ? Je ne sais pas. C’est étonnant ! Je trouve que mon œuvre est très esthétique et ça me plait. Je ne m’attendais pas à une telle surprise ! Je me sens à la fois fatiguée et légère.